Tribune : nous sommes des mamans véganes, pour toutes les mères

Cet article a été publié à l'original sur ce site

Par Alexandra Blanc, fondatrice de Vegan Impact, Charlotte Maignan, responsable jeunesse L214 Hélène Thouy, avocate, co-fondatrice et co-présidente du Parti Animaliste, Isabelle Goetz, porte-parole de PETA France, Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, et Swantje Tomalak, organisatrice du VeggieWorld France.

Nous six avons deux choses principales en commun : premièrement, nous sommes toutes mères, et deuxièmement, nous évitons tous les produits d’origine animale. Ces deux faits ne sont pas sans rapport : parmi les nombreuses raisons pour lesquelles nous ne consommons pas de produits laitiers, de viande, d’œufs ni tout autre produit d’origine animale, la principale raison est que leur production implique de soumettre des mères d’autres espèces à une vie de souffrance, de déchirements et de misère. Ayant fait l’expérience personnelle du lien puissant qu’est celui de la maternité, nous faisons des choix pour nous-mêmes et pour nos enfants qui honorent ce lien chez les autres espèces qui ne sont, en somme, pas si différentes de nous.

« Sentir la vie en soi, la donner, allaiter son bébé, le nourrir, le rassurer, ressentir l’attachement et le lien unique et puissant de l’amour avec son enfant, être prête à tout pour le protéger : l’instinct maternel est un don que reçoivent les mères de toutes espèces, y compris les vaches qui le vivent avec la même intensité que les mères humaines. » – Isabelle Goetz, porte-parole de PETA France

Pourtant, dans l’industrie laitière, les vaches sont inséminées de force et à répétition, se font arracher chaque bébé à la naissance pour voler le lait qui lui était destiné, et subissent ce cycle infernal jusqu’à ce qu’elles ne soient plus rentables et finissent à l’abattoir. Quelle manière sordide d’exploiter le précieux lien mère-enfant.

Les liens familiaux ne sont pas uniques aux humains. Les mères poules gloussent à leurs poussins encore dans l’œuf, les truies chantent à leurs porcelets pendant l’allaitement et les mères vaches défendent farouchement leurs jeunes veaux. Pourtant, l’élevage repose sur la perspective erronée selon laquelle les humains seraient supérieurs aux autres espèces, et ces caractéristiques maternelles sont ignorées. Les produits animaliers ne peuvent finir dans nos assiettes sans l’exploitation barbare des animaux femelles et des mères non humaines.

« Je suis végane car l’exploitation des animaux me révolte. Il était inenvisageable pour moi de mettre au monde un autre être humain qui participerait à la souffrance animale. J’élève donc mon bébé au véganisme car c’est ce qui est le plus juste à faire pour les animaux. » – Alexandra Blanc, fondatrice de Vegan Impact

Alors que la plupart d’entre nous sont conscients de la cruauté inhérente à l’élevage pour la viande, les œufs et les produits laitiers, n’oublions pas que ces productions reposent sur une exploitation du système reproducteur féminin et la souffrance de milliards de mères. Elles languissent dans des systèmes intensifs où elles sont emprisonnées dans de grands hangars sombres et ne voient jamais la lumière du jour, où elles sont confinées dans des stalles étroites dans lesquelles elles ne peuvent même pas se retourner ni allaiter leurs petits, ou encore dans des rangées de cages pour produire des œufs. Elles donnent naissance à des bébés dont les corps seront démembrés, mis sous vide, étiquetés, vendus et mangés. Elles courent après et pleurent leurs veaux volés dans les exploitations laitières.

« Être une maman végane, c’est permettre à son enfant de grandir en accord avec les valeurs de respect d’autrui et de justice que notre société revendique mais ne met pas encore en application. » – Hélène Thouy, avocate, co-fondatrice et co-présidente du Parti Animaliste

La cause animale est une problématique de justice sociale qui prend de l’ampleur, le nombre de personnes véganes en France ne cessant d’augmenter. Heureusement, cela signifie qu’il est maintenant plus facile que jamais d’adopter une alimentation végane, qui fournit tous les nutriments nécessaires, même pendant la grossesse et l’allaitement. En effet, l’Académie américaine de nutrition et de diététique précise qu’une alimentation végétalienne bien planifiée « est saine, adéquate sur le plan nutritionnel et peut être bénéfique pour la prévention et le traitement de certaines maladies. Cette alimentation est appropriée à toutes les périodes de la vie, notamment la grossesse, l’allaitement, la petite enfance, l’enfance, l’adolescence, le troisième âge, et pour les sportifs ».

« En tant que maman d’une petite fille de 6 ans végétarienne depuis sa naissance, on me demande parfois pourquoi je lui impose mes choix. Ma réponse à cela est qu’une maman fait toujours ce qu’elle pense être bon pour son enfant. Ma mère m’a imposé son choix de manger des animaux parce qu’elle pensait que c’était bon pour moi. J’élève ma fille dans le respect d’elle-même et du vivant. Elle est mon plus fort argument : elle respire la santé et la joie de vivre et fait de moi une maman comblée. » – Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France

Les enfants aiment d’ailleurs naturellement les animaux, et voient en eux l’individu que nombre d’adultes effacent de leur conscience pour ne pas avoir à remettre en question leur mode de vie et d’alimentation.

« Tous les enfants aiment les animaux et les animaux aiment les enfants – c’est aussi simple que cela. Les enfants et les animaux ont une relation et un lien très particulier, ils se comprennent sans dire un mot et s’aiment d’une manière naturelle. C’est pourquoi, en tant que maman végane, il m’est important de conserver ce lien avec mes enfants et les animaux, c’est-à-dire, de garder le lien entre l’assiette et l’animal derrière, de respecter ce que la nature nous donne et de laisser vivre les animaux avec nous en paix. » – Swantje Tomalak, organisatrice du VeggieWorld France

Devenir parent, c’est aussi tourner son regard vers l’avenir et se soucier du monde dont hériteront nos enfants. Le changement climatique est une réalité inquiétante pour nous tous, mais passer à une alimentation végane est un des meilleurs moyens de réduire son impact personnel sur l’environnement. Les recherches indiquent que si la population globale adoptait une alimentation sans produits issus d’animaux, les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’alimentation seraient réduites de 70 %.

« Offrir un mode de vie végan à ma fille n’est pas seulement une question d’alimentation, c’est surtout lui permettre de grandir dans le respect, la bienveillance et l’empathie envers tous les êtres sensibles. » – Charlotte Maignan, responsable jeunesse L214

Il s’agit également de faire confiance à son enfant, et de ne pas lui cacher ce que notre société cherche à dissimuler derrière du marketing trompeur, des justifications spécistes et des morceaux de chair si transformés qu’ils ne ressemblent plus du tout à l’être vivant à qui ils appartenaient.

« Faire croire à son enfant que les animaux vivent un conte de fée dans une ferme enchantée avant d’être transformés en steak avec la satisfaction du devoir accompli, ou faire caresser l’agneau à son enfant à la ferme pédagogique puis le lui présenter découpé dans son assiette au dîner est une forme de trahison qui sème de la confusion dans son esprit. Être une maman végane, ce n’est ni plus ni moins apprendre à son enfant de ne pas faire aux autres ce qu’il n’aimerait pas qu’on lui fasse. » – Isabelle Goetz, porte-parole de PETA France

Bien sûr, on n’a pas besoin d’être mère – ou même parent – pour se mettre à la place des animaux et choisir de ne pas soutenir leur souffrance. Chaque individu, quelle que soit son espèce, ressent des émotions, noue des liens avec ses proches, est conscient de sa vie et y tient. La bonne nouvelle est qu’il est plus simple que jamais de célébrer toutes les mamans en cette fête des Mères, en choisissant tout simplement de laisser les animaux hors de nos assiettes et de déguster un brunch, un dîner ou une délicieuse boîte de chocolats végans à la place.

« Manger des animaux n’est pas un choix personnel. Nous y avons été conditionnés par nos parents, la société et le marketing. J’offre à ma fille la possibilité de choisir ce vers quoi tout enfant irait naturellement : la compassion. » – Isabelle Goetz, porte-parole de PETA France

Alexandra, Charlotte, Hélène, Isabelle, Lamya et Swantje sont mères, véganes et militantes pour tous les animaux. Elles ouvrent la voie, pour leurs enfants et pour tout le monde, à une société plus éthique, humaine et bienveillante envers tous les êtres.

L’article Tribune : nous sommes des mamans véganes, pour toutes les mères est apparu en premier sur PETA France.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.