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Le 14 novembre 2024 aurait pu entrer dans l’Histoire comme le jour où les représentants du peuple français s’engageaient enfin à protéger les enfants de l’exposition à la maltraitance animale en votant l’interdiction des corridas et des combats de coqs aux moins de 16 ans. Cependant, les sénateurs ont manqué à leurs obligations et la France ne s’est pas montrée à la hauteur dans sa mission de protection ni des enfants ni des animaux.
Malgré l’issue navrante du débat, il est indéniable que les jours de la corrida sont comptés. Aujourd’hui, les villes et départements taurins qui organisent encore ces spectacles barbares seraient bien avisés d’en prendre note et d’entamer une transition vers la fin ultime de cette pratique.
Une aberration juridique pour les animaux…
Aujourd’hui en France, la corrida et les combats de coqs tombent sous le coup de la loi contre les mauvais traitements infligés aux animaux, mais bénéficient honteusement d’une dépénalisation. Cette exception juridique crée donc une inégalité devant la loi des citoyens : une personne qui tuerait un taureau dans une arène à Paris par exemple risquerait la prison, mais aucune sanction si les mêmes actes ont lieu à Béziers.
Cette hypocrisie que rien ne justifie a pour conséquence que des centaines de taureaux sont massacrés à l’arme blanche en France chaque année, pour le seul plaisir sadique de quelques aficionados assoiffés de sang. Les taureaux sont des animaux aussi sensibles que les autres ; rien ne justifie que l’on puisse les torturer impunément, d’autant plus dans un pays où le Droit protège les animaux contre la maltraitance.
JoAnneMcArthur/WeAnimals
… et les intérêts supérieurs de l’enfant
En tournant ainsi le dos aux enfants et aux animaux victimes de l’atrocité sanglante de la corrida, la France va à l’encontre des recommandations formulées par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, dont l’Observation générale n° 26 recommande que les enfants soient protégés contre « l’exposition à la violence, comme […] la violence infligée aux animaux ».
Regarder des animaux être terrorisés et massacrés est indéniablement traumatisant pour les enfants, dont la plupart éprouvent une empathie naturelle pour les animaux. Les corridas les exposent à des scènes de violence extrême, ce qui constitue une maltraitance infantile selon des pédopsychiatres. Cela peut en effet avoir des effets néfastes sur leur développement émotionnel et psychologique, voire causer un réel traumatisme.
Le fait d’assister ou de participer à une corrida perturbe donc profondément les jeunes impressionnables, mais les désensibilise également à la souffrance animale. Ils apprennent ainsi que la vie d’autrui n’a pas de valeur et qu’il est acceptable (voire agréable) de lui infliger douleur et tourments. Il peut en résulter un affaiblissement du sens moral et une accoutumance à la cruauté.
Pourquoi le moment est-il venu d’interdire la corrida ?
Il existe un réel fossé entre l’opinion publique et l’inaction politique, alors que les Français témoignent de plus en plus d’intérêt pour le sort des animaux. Selon un sondage de l’IFOP de 2024, 75 % des citoyens souhaitent la suppression de la corrida, et les chiffres sont les mêmes pour les habitants des départements dits « taurins ».
Quant à la problématique des mineurs à la corrida, 78 % des Français souhaitent interdire l’accès des arènes aux enfants, les résultats grimpant à 84 % pour les habitants des départements « taurins ».
Et de fait, des dizaines de villes ont cessé les corridas ces vingt dernières années, par exemple Floirac, Fréjus, le Grau-du-Roi, Rodilhan et plus récemment encore Carcassonne. Vous pouvez agir afin que la corrida ne soit bientôt plus qu’un lointain souvenir en appelant les maires des communes qui continuent cette barbarie à y mettre un terme :
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