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Des statistiques récemment publiées montrent qu’en 2022, 2 128 058 procédures scientifiques ont été menées sur des animaux en France – une hausse de 12 % par rapport à 2021. Cette augmentation est liée à une modification des rapports statistiques imposée par la Commission européenne : les animaux soumis à des procédures de génotypage invasives ont été inclus dans le rapport pour la première fois.
En France, 326 033 animaux tels que des cochons, des moutons et des vaches ont subi des procédures de génotypage au cours desquelles leurs oreilles sont parfois entaillées (des morceaux en sont découpés) et leur sang est parfois prélevé dans la veine jugulaire. Si la même méthodologie que celle utilisée en 2021 avait été appliquée pour le rapport des données, le nombre total de procédures scientifiques menées sur des animaux aurait été de 1 802 025, soit une baisse de 4,9 % par rapport à l’année dernière.
Le rapport annuel souligne les souffrances endurées par les souris, les lapins, les poissons, les singes, les chiens et d’autres animaux qui ont été empoisonnés, soumis à une détresse psychologique et à des lésions cérébrales, infectés par des maladies, contraints d’ingérer des substances toxiques, privés de nourriture, d’eau ou de sommeil, et tués. Au lieu d’une réduction significative, nécessaire d’un point de vue éthique et promise par le gouvernement, l’utilisation d’animaux dans les expériences reste résolument élevée.
Dans une tendance préoccupante, l’utilisation de primates a augmenté de 15 %, passant de 3 593 procédures en 2021 à 4 147 en 2022. L’utilisation d’animaux génétiquement modifiés a également augmenté de manière significative. En 2021, ils représentaient 25,8 % des animaux utilisés, mais en 2022 ce chiffre est passé à 38,5 %, avec 710 934 utilisations d’animaux génétiquement modifiés.
Les expériences sur le matériel génétique des animaux ont des effets durables et souvent douloureux. Les animaux génétiquement modifiés sont souvent contraints de vivre avec des conditions invalidantes telles que des yeux ou des oreilles manquants, des ulcères cutanés, des parties du corps déformées, une surdité, des crises d’épilepsie et des insuffisances cardiaques. En 2022, on a recensé 108 793 utilisations d’animaux présentant un phénotype dommageable. Mais ce n’est là qu’un aspect de la souffrance causée.
Ces pratiques cauchemardesques commencent par l’injection d’hormones à des femelles avant qu’elles ne subissent une intervention chirurgicale abdominale ou qu’elles ne soient sauvagement tuées pour que leurs ovules puissent être prélevés. D’autres sont forcées de subir une gestation de substitution et des embryons modifiés sont implantés chirurgicalement dans leur utérus.
Pourtant, ces procédures de modification génétique sont rarement couronnées de succès. De nombreuses gestations échouent et, parmi les animaux qui naissent, seuls 1 à 30 % sont porteurs des gènes qui intéressent les expérimentateurs. Les autres sont tués peu après la naissance et jetés comme de simples déchets de laboratoire.
Les failles de l’expérimentation animale et les conséquences sur la vie des animaux
L’utilisation d’animaux à des fins d’expérimentation scientifique n’entraîne pas seulement des souffrances intenses et une grande cruauté, elle est aussi fondamentalement inadaptée. Des études ont montré à maintes reprises que l’expérimentation animale ne profite pas aux êtres humains et qu’elle gaspille des ressources précieuses et la vie d’êtres sensibles. Ces tests trompeurs gaspillent énormément de temps et d’argent, un grand pourcentage de la recherche préclinique n’étant pas reproductible.
Les modèles animaux sont souvent critiqués pour leurs limites, car les différences entre les espèces les empêchent de servir d’analogues précis pour comprendre les particularités biologiques nécessaires à la mise au point de traitements sûrs et efficaces pour les êtres humains. Un changement de paradigme vers des méthodes de recherche pertinentes pour l’humain, comme les organoïdes et les modèles informatiques, est crucial pour fournir des traitements efficaces et adaptés aux patients.
Les citoyens français demandent une stratégie de sortie !
En 2023, une enquête a révélé que 75 % des Français interrogés se disaient très préoccupés par l’utilisation d’animaux dans la recherche scientifique, les essais et l’éducation. Ils soulignaient la nécessité de redoubler d’efforts pour remplacer rapidement les expériences sur les animaux et demandaient au gouvernement d’établir une stratégie coordonnée pour une transition vers des méthodes sans animaux. Cette initiative est également soutenue par plus de 248 000 citoyens français qui ont signé l’initiative citoyenne européenne en faveur d’une feuille de route pour l’élimination progressive de toutes les expérimentations animales.
L’Accord de modernisation de la recherche (Research Modernisation Deal) de PETA définit une stratégie de transition vers une recherche sans animaux. Le gouvernement doit évoluer avec son temps et mettre fin aux expériences archaïques sur les animaux. Doter les futurs scientifiques d’outils de recherche sophistiqués et sans cruauté est le meilleur moyen de préserver la vie des humains et des autres animaux.
Demandez au gouvernement d’agir et de sauver des vies
Rejoignez des milliers de sympathisants de PETA pour demander au gouvernement français de mettre fin à toutes les expériences sur les animaux et d’élaborer enfin une stratégie de sortie !
L’article Des animaux utilisés dans plus de 2 millions de procédures scientifiques en France est apparu en premier sur PETA France.