La production de cuir brûle et empoisonne notre planète, la propulsant vers un scénario catastrophe pour le climat. Transformer la peau des vaches en vêtements et en accessoires produit d’énormes quantités de fumier et de déchets d’abattoir, consomme énormément d’eau et pollue eau, air et sol. L’industrie du cuir tue plus d’un milliard d’animaux chaque année et partage la responsabilité des risques environnementaux de celle de la viande. Si vous prenez des décisions solidaires pour lutter contre le réchauffement climatique, vous ne devriez pas porter de cuir.
La catastrophe climatique
La destruction environnementale la plus conséquente a lieu avant même que les peaux animales n’arrivent à la tannerie. De ce fait, le greenwashing des marques qui se targuent de leur cuir au « tannage végétal » ou au « tannage au chrome » ignore le procédé qui cause le plus de dégâts : l’élevage.
L’agriculture animale (y compris l’industrie du cuir) est l’un des facteurs principaux du réchauffement climatique et est responsable de près d’un cinquième des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Selon le rapport « Profit et pertes environnementales » (EP&L) de 2016 de Kering, un conglomérat de la mode de luxe, plus de 93 % de l’impact environnemental du cuir est causé par l’utilisation du sol et les émissions de gaz à effet de serre liées à l’élevage.
Usage du sol, déforestation, déchets et pollution de l’eau
L’élevage industriel pour l’alimentation et le cuir nécessite de grandes quantités d’eau et des milliers d’hectares de pâturage qui doivent être déboisés. Environ 80 % de la forêt amazonienne a été rasée pour faire place aux pâtures et à la culture visant à nourrir les animaux. La déforestation cause la destruction des habitats de millions d’espèces, détruit la canopée de la Terre et alimente le changement climatique.
Les animaux dans les élevages intensifs produisent 130 fois plus d’excréments que la totalité des humains, et la plupart du temps sans les avantages d’une installation de traitement des déchets. L’élevage est la principale cause de pollution de l’eau et d’émissions d’ammoniaques en France. Il heurte les écosystèmes et transforme les rivières en « boue ».
Produits chimiques et toxines de tannerie
Le cuir est la peau d’un animal mort. Cela signifie qu’il doit être traité avec une série de produits chimiques afin d’empêcher qu’il se décompose dans l’armoire de l’acheteur.
Les sels minéraux, le formaldéhyde, les dérivés de goudron, les teintures à base de cyanure et d’autres substances dangereuses sont régulièrement utilisées lors du processus de tannerie. Plus de 90 % du cuir mondial est tanné au chrome, et tous les déchets contenant du chrome sont dangereux. Les eaux usées contenant ces produits chimiques dangereux sont souvent rejetées dans les rivières, sur leurs rives ou dans les champs avoisinants. Pure Earth, un organisme à but non lucratif qui s’efforce de réduire la pollution dans les pays en développement, a inclus les tanneries dans sa liste des 10 industries les plus toxiques au monde en 2012.
Les employés de la tannerie et les résidents du voisinage présentent souvent un taux de cancer plus élevé, ainsi que de maladies de la peau et respiratoires. La production de cuir est si peu sûre que le processus est en train d’être abandonné dans la plupart des pays européens, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Les exploitations sont déplacées à l’étranger et menacent la santé d’individus dans d’autres parties du monde afin que les occidentaux puissent continuer à porter des gants et des chaussures en cuir.
© Karremann/PETA
PETA Allemagne a enquêté sur le commerce du cuir en plein développement à Dacca, au Bangladesh. Le groupe a visité le quartier résidentiel défavorisé de Hazaribagh, où 15 000 ouvriers (dont certains ont à peine 10 ans) travaillent dans plus de 200 tanneries. Debout pieds nus dans un effluent de chrome toxique, ils manipulent de l’acide et du décolorant. Même lorsque des bottes en plastique bon marché leur sont fournies, les employés n’ont souvent pas de masques ou de lunettes de protection contre les vapeurs qui causent de sérieux problèmes respiratoires. Certains perdent des doigts à cause des convoyeurs. Dans cette usine, 90 % des employés de la tannerie meurent avant 50 ans.
Le cuir laisse une traînée de destruction dans son sillage et continuera à détruire la planète longtemps après que les articles auront été achetés puis jetés. Le chrome pénètre la peau des animaux, rendant le cuir quasiment non-biodégradable et impossible à recycler. L’industrie de la tannerie elle-même a mené des études indépendantes et constaté que le cuir (peut importe le processus de tannage) ne se décompose pas efficacement.
Tuer la planète et les animaux
La peau de vache étant le dérivé le plus rentable de l’industrie de la viande, l’achat de cuir finance directement l’élevage industriel, les abattoirs et toute la cruauté qu’ils entraînent. Les animaux dans les élevages sales et bondés sont souvent enfermés dans des cages et privés de tout ce qui est naturel et important pour eux comme chercher de la nourriture et élever leurs petits. Beaucoup sont victimes d’horribles mutilations : leurs dents, leur queue et leurs testicules sont parfois coupés sans antidouleurs. Les vaches sont fécondées artificiellement, encore et encore, et leurs petits terrifiés leur sont arrachés peu après la naissance. À l’abattoir, de nombreuses vaches sont toujours conscientes et ressentent la douleur lorsqu’elles sont égorgées. Les marques de luxe vendent souvent du « cuir de veau », ce qui signifie que les bébés terrifiés arrachés à leur mère sont aussi tués de cette manière.
Et les vaches ne sont pas les seules à souffrir : lors d’une enquête de PETA Asie, un employé d’abattoir a confirmé que la structure en question tuait jusqu’à 200 chiens chaque jour. Lorsque les images de l’enquête ont été filmées, environs 300 chiens destinés à l’abattage se trouvaient dans la structure. L’enquêteur de PETA Asie a rendu compte de peau de chien transformés en gants de ville ou de travail, en chaussures, en ceintures, en col de veste et en d’autres produits exportés partout dans le monde. Aucune entreprise n’annoncerait que ses gants et ses ceintures sont en peau de chien. Le propriétaire d’une usine de transformation a affirmé à l’enquêteur de PETA Asie que la structure vend ses produits en tant que cuir d’agneau. Lorsque vous achetez du cuir, il n’y a aucune manière simple de déterminer ce que vous portez – ou plutôt qui vous portez.
Vous pouvez nous aider à réduire l’impact désastreux du cuir
Comment nous aider à réduire l’impact désastreux du cuir sur l’environnement, la santé humaine et les animaux ? La réponse est simple : n’achetez et ne portez jamais de cuir animal. Le cuir végan est largement disponible, et faire ce choix compatissant vous permet de montrer aux grands distributeurs que la cruauté n’est pas à la mode.
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