Maladies, blessures et mutilations découvertes dans des usines à chiots au Vietnam

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Durant plusieurs mois en 2022, les enquêteurs de PETA Asie ont visité les infrastructures de plus de dix élevages de chiens vietnamiens – dont certains sont certifiés par l’association canine du Vietnam – et ont constaté une cruauté effroyable envers les animaux dans chacun d’entre eux. Ils ont également inspecté un marché d’animaux vivants où des chiots étaient vendus aux côtés de chiennes qui avaient été utilisées pour la reproduction. Le corps de ces dernières était tellement fatigué qu’elles ne pouvaient plus procréer et étaient considérées comme inutiles. Cette vidéo montre quelques-uns des sévices constatés par les enquêteurs :

Des cages grillagées immondes et un confinement intensif

Les chiens étaient enfermés dans des cages à peine plus grandes qu’eux et forcés de se tenir assis, debout ou couchés sur des sols durs en plastique ou en grillage, souvent couverts d’urine et d’excréments. Le métal coupait leurs pattes sensibles et rendait tout mouvement difficile et inconfortable. Un vétérinaire qui a visionné les images a déclaré que les sols grillagés peuvent causer des dommages permanents aux pattes et aux griffes des chiens, des blessures graves dues aux chutes dans les interstices, des escarres et des ulcères cutanés.

« Selon mon opinion professionnelle, les chiens dans ces installations endurent une souffrance et des douleurs inacceptables ainsi qu’un traitement inhumain. »

Les chiens ne bénéficiaient d’aucun enrichissement, d’aucun jouet, ni même d’une couverture pour leur confort. L’un d’entre eux mâchait les bords métalliques tranchants et cassés de sa cage, un comportement anormal qui, selon le vétérinaire, était dû au stress d’un confinement intensif et inapproprié. Le chien aurait pu se couper, se piquer ou se casser des dents et développer une infection.

De nombreux chiens tournaient en rond dans leur minuscule enclos, sautaient ou aboyaient en permanence – d’autres types de comportements anormaux et stéréotypés dus à la frustration, à l’anxiété et à la détresse psychologique. Les chiens avaient souvent peu d’accès à la nourriture et à l’eau et étaient sales à cause de la négligence. Nombre d’entre eux avaient les griffes trop longues, le poil emmêlé ou des plaques dégarnies, ou encore des inflammations cutanées, des desquamations et des croûtes. Certains avaient développé des infections fongiques. Un éleveur a avoué qu’il avait rasé toute la fourrure des chiens parce qu’il ne les avait pas lavés depuis des mois.

Terrifiés, blessés et malades

Les maladies et les blessures étaient monnaie courante. Certains chiens tremblaient et ne pouvaient pas se tenir debout correctement. Un éleveur a attribué leur état à une carence en calcium due à la reproduction continue, à l’allaitement et au manque d’exposition au soleil, tandis qu’un autre l’a imputé à une maladie pulmonaire. Un chiot couché sur le côté semblait incapable de se tenir debout, ce qui, selon le vétérinaire, pouvait être le signe d’une maladie, d’une affection musculaire ou neurologique, ou bien d’une blessure. Une chienne semblait figée sur place, tressaillant mais ne réagissant pas lorsque son compagnon de cage lui sautait dessus, ce que le vétérinaire a attribué à une douleur sévère non traitée, à une maladie grave, ou aux deux. Les chiens ne semblaient pas avoir reçu de soins vétérinaires et ont été abandonnés à une souffrance constante.

Des queues de chiots coupées

Des éleveurs sans diplôme ni expérience vétérinaire ont coupé une partie de la queue de certains chiots sous prétexte que les chiens dont la queue est coupée se vendent mieux. Dans un établissement, une éleveuse a avoué avoir donné un chien à sa fille, qui n’a cessé de battre l’animal et lui a cassé la patte. De nombreux chiens se recroquevillaient et se figeaient à l’approche des employés, signe de peur et d’anxiété, peut-être en raison de sévices physiques.

Forcées de mettre bas jusqu’à ce que leur corps soit à bout

Selon les éleveurs, les chiennes sont fécondées deux fois par an pendant cinq ou six ans. Lorsque leur corps est épuisé par les contraintes de la gestation, de la mise bas et d’une mauvaise santé et qu’elles ne peuvent plus produire autant de chiots, elles sont soit fécondées une fois par an jusqu’à leur mort, soit vendues sur Facebook ou sur des marchés d’animaux vivants, où nombre d’entre elles sont entassées si serrées dans des enclos qu’elles sont obligées de se tenir debout les unes sur les autres et que les animaux du bas peuvent être étouffés. D’autres se recroquevillent et tremblent sous la pluie.

Fausses déclarations sur le bien-être des animaux

Certains de ces éleveurs fournissent AZPET, l’une des plus grandes entreprises d’élevage et de vente d’animaux de compagnie au Vietnam. Ils vendent également en ligne et expédient des chiens dans tout le pays. La plupart des éleveurs et des vendeurs font de fausses déclarations sur le bien-être des animaux, qui ne font presque jamais l’objet d’une enquête et ne sont basées sur aucunes preuves concrètes. La cruauté reste endémique dans l’industrie de l’élevage canin, mais ces usines à chiots continuent d’opérer légalement et de manière rentable.

Quel que soit le pays, adoptez, n’achetez pas

Outre les immenses souffrances que les éleveurs infligent aux chiens qu’ils utilisent et vendent, ils aggravent la crise des animaux sans abri, au détriment de tous les chiens qui sont confiés à des refuges ou qui luttent pour survivre dans la rue. L’élevage ne peut jamais être responsable dans un monde qui foisonne d’animaux cherchant désespérément un foyer. Il est toujours dommageable, quel que soit l’endroit du monde où il se produit. Si vous tenez aux chiens, adoptez toujours – n’achetez jamais ni dans une animalerie, ni chez un éleveur ni dans une usine à chiots.

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